Traiter naturellement les allergies saisonnières

Guillaume Laclau

Traiter naturellement les allergies saisonnières

Résumé de l'article

Je vous partage mes astuces pour soulager vos allergies saisonnières de manière naturelle. Nous verrons d’abord pourquoi nous sommes allergique puis vous découvrirez les plantes médicinales utiles ainsi que des conseils en hygiène de vie pour atténuer les symptômes mais aussi et surtout vous permettre de rééquilibrer votre organisme de manière profonde et durable, et ainsi laisser derrière vous les désagréments causés par les allergies.

Les allergies sont de plus en plus courantes de nos jours, touchant des millions de personnes à travers le monde. Les symptômes, tels que les éternuements, les démangeaisons, les éruptions cutanées, les conjonctivites et les difficultés respiratoires ont un impact considérable sur la qualité de vie des personnes allergiques et rendent le quotidien très pénible. Je vous donne aujourd’hui mes conseils pour traiter naturellement les allergies saisonnières de manière profonde et durable, tout en atténuant les symptômes. 

L’approche que je vous propose demande du temps et de l’investissement personnel, mais elle est libératrice sur le long terme. Alors armez-vous de patience et en attendant, sortez les mouchoirs !

Pourquoi est-on allergique ?

Les allergies traduisent une hypersensibilité de notre système immunitaire qui va réagir à des substances étrangères pourtant inoffensives, les traitant de manière inappropriée comme si elles étaient un danger pour notre organisme. Ce sont les cellules telles que nos lymphocytes T ainsi que les cytokines régulatrices de l’immunité qui par surréaction se trompent de cible et déclenchent les mécanismes de défenses se traduisant par les symptômes des allergies. 

Même si nous ne connaissons pas exactement les raisons de leur défaillance, certaines causes ont aujourd’hui été identifiées. Je ne vais pas m’attarder sur cet aspect, mais il est important d’en avoir une idée pour comprendre l’utilité du traitement par l’herboristerie. En voici quelques unes : 

  • La surcharge du foie : Les allergènes vont obliger le système immunitaire à créer des anticorps qui vont constituer une charge sanguine qu’il faut nettoyer. Or le foie se retrouve petit à petit surchargé par ces toxines et n’arrive pas à faire son travail de nettoyage.
  • Le stress :  La gestion du stress est une étape clé dans la gestion des allergies. Le stress perturbe l’activité du système immunitaire et aggrave son état d’excitation. Une étude a prouvé qu’il déclenche à lui seul des rhinites, de l’eczéma et des conjonctivites allergiques.
  • L’inflammation intestinale : L’intestin est censé filtrer ce qui doit ou non entrer dans l’organisme. Or une hyper inflammation de l’intestin le rend poreux et laisse passer bon nombre de toxines ne devant initialement pas se retrouver dans l’organisme.
  • L’hygiène excessive : Surtout dans les pays développés et dans les villes. Des chercheurs ont mis en avant qu’un environnement aseptisé augmentait le risque d’allergies, particulièrement chez les enfants.
  • Une mauvaise utilisation des antibiotiques et des médicaments : Ils peuvent éliminer les bonnes bactéries du microbiote, ce qui perturbe son équilibre et compromet le système immunitaire. Ils créent beaucoup de toxines qui surchargent le sang et gênent le bon fonctionnement du foie.
  • La pollution atmosphérique et à l’intérieur : Tous ces polluants ont un effet négatif sur notre santé en général et notre santé respiratoire en particulier.

Maintenant que nous avons vu les principales causes des allergies, voyons comment les plantes peuvent nous aider à rééquilibrer notre terrain et ainsi diminuer voire supprimer les réactions d’emballement de notre système immunitaire.

Le traitement de fond par les plantes médicinales

Le traitement de fond par les plantes médicinales mettra donc l’accent sur le foie, l’inflammation et le stress. 

En herboristerie nous conseillons de fonctionner par cures de 21 jours. Cela donne un cadre à la pratique. Mais libre à vous par la suite d’adapter ce protocole à vos ressentis. L’important est de comprendre que pour travailler sur le fond, il faut du temps. En effet, même si le traitement aura rapidement des effets bénéfiques sur les symptômes et la qualité de vie, il vous faudra reproduire ce schéma plusieurs fois par an, pendant peut-être plusieurs années pour vous débarrasser complètement de vos réactions allergiques. Le temps nécessaire dépendra de chaque personne mais aussi de votre prise de conscience et de la modification des habitudes de vie, point que nous aborderons un peu plus loin. 

C’est là toute la différence avec la médecine conventionnelle. En herboristerie le but est de rétablir l’équilibre de l’organisme en levant les entraves aux mécanismes d’auto guérison, et cela dépendra de différents facteurs notamment le taux “d’encrassement” de chacun. 

Je vous présente ci-dessous un protocole d’herboristerie que vous pouvez mettre en place facilement. A noter que ce protocole aura des effets bénéfiques sur d’autres domaines comme la vitalité, l’immunité, la digestion, le stress et apportera un bien être général et profond. 

L’infusion pour traiter les allergies

Je vous propose le mélange de plantes médicinales pour infusion à visée anti allergique suivant : 

Le plantain contient des antihistaminiques naturels, il est également anti inflammatoire. En externe son infusion est très utile pour traiter les symptômes des allergies : en bain de bouche, en pulvérisation dans le nez, en compresse sur les yeux et les inflammations de la peau.

Posologie : 1 cuillère à soupe du mélange pour une tasse de 250 ml. Prendre 2 tasses par jour pendant 21 jours. A renouveler plusieurs fois en faisant une pause entre deux cures.

Ce mélange peut être pris en alternance pendant l’année avec d’autres plantes dépuratives telles que le pissenlit (feuille ou racine), la bardane (racine), le frêne (feuille), le bouleau (feuille ou sève au printemps), le tilleul (aubier).

La dépuration ne doit pas être entreprise en cas de vitalité faible, de maladie ou de problèmes de santé chroniques. En cas de doute, il est important de vous tourner vers un médecin, un herboriste ou un naturopathe. Elle ne doit pas non plus être systématique.

Vous pouvez également prendre à jeun tous les matins pendant les 21 jours de cure une tasse de feuilles d’artichaut. Je conseille une tasse de 10 ml avec 1 cuillère à soupe de feuilles, en raison de son goût particulièrement “difficile” et amer. Dépuratif et hépato-protecteur, c’est le “nux vomica” de l’herboristerie, idéal pour soulager un foie encrassé par trop de toxines.

Enfin, pour les tempéraments stressés et nerveux, je conseillerai un mélange de plantes sédatives douces, à prendre de manière régulière, en alternance avec le mélange ci-dessus. Vous pouvez le composer au choix d’aspérule odorante, de mélisse, de verveine citronnée, de lavande, de fleurs de tilleul ou encore de racines d’angélique.

Les produits d’herboristerie complémentaires 

Vous trouverez ci dessous les produits complémentaires les plus pertinents pour traiter naturellement les allergies :

  • L’hydrolat de carotte sauvage (Daucus carota) : Dépuratif, stimulant et régénérateur de la cellule hépatique, draineur hépato-biliaire. Prendre 2 cuillères à café dans un verre d’eau par jour, pendant les 21 jours de cure.
  • L’hydrolat de camomille romaine (Chamaemelum nobile) : À raison de 4 cuillères à soupe pour un litre d’eau, à boire tout au long de la journée, pour atténuer les symptômes du rhume des foins.
  • L’huile essentielle de romarin à verbénone (Rosmarinus officinalis CT verbénone) : Permet de détoxifier le foie tout en diminuant les taux de lipides sanguins, dont le cholestérol. Prendre 1 goutte, 3 fois par jour sur un comprimé neutre pendant 7 jours. A renouveler pendant 3 mois.
  • Le macérât de bourgeons de cassis (Ribes nigrum) : Il va bloquer la libération d’histamine, à l’origine des réactions allergiques. Il a aussi des vertus anti inflammatoires.
  • L’alcoolature de chardon marie (Silybum marianum) : Hépato-protecteur puissant et permet la régénération de la cellule hépatique. Prendre 20 gouttes 3 fois par jour dans un peu d’eau, pendant les 21 jours de cure.

Soulager les symptômes des allergies

Conjonctivite allergique

Pour apaiser et décongestionner l’inflammation oculaire : Mélange d’hydrolats de camomille romaine (Chamaemelum nobile) et de bleuet (Centaurea cyanus). Appliquer jusqu’à 6 fois par jour, en gouttes ou en compresses.

Rhinite allergique

Pour soulager les éternuements et les picotements : Mélanger ou utiliser séparément les hydrolats de camomille romaine (Chamaemelum nobile), thym (Thymus vulgaris), verveine odorante (Aloysia triphylla) et menthe poivrée (Mentha piperita). En pulvérisation nasale jusqu’à 6 fois par jour.

Vous pouvez aussi vous laver le nez plusieurs fois par jour au lota, avec un mélange de sel non raffiné et d’argile verte, à 50/50. Mettez un doigt du mélange dans le lota, remplissez le d’eau tiède et faites passer le tout d’une narine à l’autre. Cela fait des miracles. A faire avant les pulvérisations nasales.

Toux spasmodique allergique

L’hydrolat de camomille romaine (Chamaemelum nobile) sera très intéressant en traitement de la toux spasmodique. 

Je conseille également une tisane “spéciale toux spasmodique” avec un mélange de serpolet, d’origan et de mauve. Ce mélange se prend à raison d’une cuillère à soupe par tasse, au besoin lors de l’apparition des symptômes.

Enfin, pensez à l’huile essentielle de cyprès. Elle fait des merveilles sur la toux spasmodique. Prendre en interne 2 gouttes sur un support neutre, 5 jours sur 7, pendant deux semaines maximum avant de faire une pause (normalement les symptômes auront disparus avant).

Les conseils en hygiène de vie

Je vous partage ci-dessous mes conseils en hygiène de vie. Je ne rentre pas dans les détails, car cela pourrait faire l’objet d’un article en soi, mais il est important d’en avoir une vision globale qui devra entrer dans notre prise de conscience, nous amenant à réfléchir sur nos habitudes de vie et sur l’impact qu’elles ont sur notre bien être et sur le développement de nombreuses pathologies chroniques. Ces conseils étaient notamment la définition que donnait Hippocrate d’un système immunitaire en bonne santé. 

La nutrition

“Que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit dans ta nourriture” – Hippocrate. Dans nos pays industrialisés, la malnutrition revêt le visage d’une densité calorique élevée associée à une densité nutritionnelle souvent faible. La carence en micronutriments est de plus en plus courante. La présence excessive d’aliments raffinés ou dévitalisés est la principale cause de ce phénomène.  Or la fonction immunitaire a besoin de vitamines et d’oligo-éléments à effets antioxydants. Nous les connaissons plus ou moins mais citons en quelques uns : les vitamines (A, C, E, B6), le zinc, le sélénium, les caroténoïdes, etc…

Dans le cadre de cet article, j’aimerais attirer l’attention sur le glutathion. Le glutathion améliore le fonctionnement des lymphocytes T, réduit les réactions inflammatoires et les réactions allergiques. On en trouve dans les Brassicaceae (choux, brocolis) mais aussi les avocats et les asperges. En complémentation, le glutathion est présent dans l’alcoolature de chardon marie citée plus haut.

L’activité physique

Une activité physique modérée mais régulière participe à une meilleure forme vasculaire, normalise la fonction artérielle, permet un contrôle du poids mais exerce aussi un effet direct sur l’immunité essentiellement par le biais d’une meilleure circulation sanguine. L’exercice physique augmente aussi la production de plusieurs neuro-hormones telles que les endorphines, la dopamine et la mélatonine. Enfin l’idée serait de pratiquer en extérieur afin de bénéficier de l’apport du soleil pour la production de vitamine D3 qui possède des effets immunomodulants.

La gestion du stress

La gestion du stress est l’un des piliers de la construction de l’immunité. Le stress entraîne une hyperstimulation de l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénale, qui aboutit à une surproduction d’hormones de stress (cortisol et catécholamines). Un taux trop élevé de cortisol possède un effet immunodépresseur. Le stress chronique augmente l’insulino-résistance, la production d’IL6 (interleukine qui favorise l’inflammation), perturbe le fonctionnement de la thyroïde et fragilise le microbiote intestinal.

La qualité du sommeil

Notre récupération physique et mentale dépend en grande partie de la façon dont nous dormons. En plus de favoriser l’anxiété, la privation même partielle de sommeil nuit à l’intégrité de la fonction immunitaire. De nombreuses études montrent que nos lymphocytes T s’affaiblissent si nous sommes privés de sommeil. Cette privation contribue à l’augmentation des cytokines inflammatoires. Cela pourrait potentiellement conduire à un plus grand risque de développer les allergies, la grippe et le rhume.

L’hygiène intestinale

Le microbiote intestinal est la première ligne de défense passive de notre organisme. La muqueuse intestinale est une zone d’échange très particulière, où le système immunitaire est très présent et actif. Il doit y apprendre à tolérer les protéines étrangères qui ne présentent pas de danger ainsi que les bactéries résidentes et dans le même temps développer des défenses immunes contre les bactéries pathogènes. Le microbiote intestinal a donc pour but d’éduquer notre système immunitaire.

L’utilisation conjointe d’épices comme le curcuma, le gingembre et de plantes aromatiques comme le thym, la sauge ou le romarin participent à l’entretien de l’hygiène intestinale. Il est intéressant de remarquer que ces épices et plantes aromatiques font partie de notre alimentation, sans qu’on sache forcément pourquoi (maintenant on sait). Il est également conseillé de faire régulièrement des cures de charbon végétal auxquelles on fera succéder des probiotiques. 

Une attitude mentale positive

Avoir une vision globale et holistique de la vie aide à développer le système immunitaire. L’idée n’est pas juste de se battre contre des intrus mais de faire appel à l’intelligence de la vie, de la nature afin d’augmenter la cohésion et l’unité de notre propre paysage intérieur.

Mon expérience personnelle

Les conseils que je vous ai donné tout au long de cet article sont issus de mon expérience personnelle, tant sur les personnes que j’ai pu accompagner que sur moi même. En effet j’ai toujours été très sujet aux allergies, notamment saisonnières, et j’ai réussi avec cette pratique à sérieusement améliorer les choses. Il m’a fallu du temps mais le jeu en valait la chandelle.

Le but de ma pratique de l’herboristerie et de la prise régulière de plantes médicinales est de nous amener à une autonomisation dans la gestion de notre propre santé, en comprenant l’aspect primordial de la prévention et de la rééquilibration de notre terrain : soigner les causes en même temps que soulager les symptômes.

N’hésitez pas à me demander un conseil, je serais ravi de vous aider à vous prendre en main.

Cueillette sauvage

La grande majorité des plantes pour infusion dont je parle dans cet article peuvent être cueillies dans la nature. N’hésitez pas à contacter un herboriste près de chez vous qui serait disposé à vous enseigner comment les définir, les cueillir, les conserver et pourquoi pas les transformer, afin de vous créer petit à petit votre propre pharmacie familiale à base de plantes.

Écrit par Guillaume Laclau

Diplômé de l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales, Guillaume est herboriste et conseiller en herboristerie.

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